Compte-rendu de rêves
(Emmanuel Dion, 1990-2020, en cours d'agrégation)

Je présente ici la description de certains des rêves dont je me suis suffisamment souvenu au réveil pour pouvoir les retranscrire en détail; la plupart de ces descriptions sont de simples adaptations d'entrées de mon journal à la date correspondante.

Rêve du 3/01/17 - Les éoliennes

Il s'agit d'un rêve complexe et varié, pas très agréable, mais qui n’était pas un cauchemar non plus, comprenant certains éléments relatifs à Didier D. [ancien collègue], un type du genre de Claude F. [autre collègue] qui se plaignait, lors d’une conférence, de devoir revendre à bas prix l’un des deux plus fins de ses 5 matelas superposés (à 7 euros me semble-t-il) pour pouvoir payer ses impôts, à d’autres choses sans importance faisant plutôt référence à ma vie quotidienne en France.

A un moment donné, C. est intervenue dans le rêve sous la forme d’une créature à demi-inconsciente, mi-poupée mi-enfant, que je cajolais par erreur avant de réaliser ma méprise. Je m’inquiétais alors du fait qu’elle ait un peu ouvert les yeux pendant l’opération, au risque de me reconnaître. Je concevais alors un slogan “Ne vous inquiétez pas: ma haine, vous l’aurez!” inversant le mot d’ordre actuel des anti-racistes vis-à-vis des terroristes musulmans (“Vous n’aurez pas ma haine”). Certains dessins au trait représentant C. étaient détruits à cette occasion, de ma propre volonté, sans qu’I. le sache.

Puis je me retrouvais avec I. dans un environnement si venté qu’il était presque possible de plier nos chèches à l’horizontale en agissant au bon moment. Je m’avisais qu’un tel environnement était propice aux éoliennes, et j’observais en effet plusieurs éoliennes géantes autour de moi. Sur le moyeu central, immobile, de l’une d’entre elles, j’apercevais, en tout petit à cause de la distance, des individus que je prenais d’abord pour des techniciens, curieusement stabilisés et même capables de marcher à l’horizontale, un peu comme s’ils étaient munis de sabots troués s’engageant dans des picots complémentaires à la manière des briques Lego. Une observation plus poussée et les explications d’un quidam m’apprenaient qu’il s’agissait en fait de figurants de cinéma, en train de tourner une publicité pour un produit de petit déjeuner. La perspective donnait le sentiment que la scène (constituée par la partie centrale du moyeu) était verticale et les figurants horizontaux, mais en fait dans la réalité l’éolienne faisait un angle avec le sol et le plan du décor était oblique, ce qui limitait l’effort nécessaire à l’adhérence au sol. Un jeu de réflecteurs permettait de simuler la lumière du matin. Les figurants obéissaient avec précision aux ordres du metteur en scène, qui souhaitait terminer quelques plans avant une pause syndicale.

Je m’émerveillais du fait que ce professionnalisme semblait constituer la preuve que l’économie libérale avait atteint un haut niveau de sophistication et d’efficacité, même en France (l’agence responsable du tournage était basée à Bouguenais), mais je ne pouvais m’empêcher de m’étonner que personne n’ait trouvé une méthode plus simple pour reconstituer les conditions de lumière adéquates à moindre coût…